En association avec la bibliothèque de l’Observatoire de Paris, l’équipe d’histoire de l’astronomie, composante du département SYRTE de cet établissement, organise des rencontres mensuelles sur son site de Paris, au Bâtiment Perrault. Ce séminaire permettra à des chercheurs de présenter leurs recherches passées ou en cours qui ont nécessité de patientes investigations et exploitations de fonds d’archives.
Nous y discuterons des différentes pistes de recherches en archives, de la méthodologie de traitement de ces corpus souvent complexes et des perspectives nouvelles qu’elles ont permis d’ouvrir. Le point de départ peut être l’identification d’un personnage ou d’un texte, la datation d’une lettre ou d’un ouvrage, toutes localisations dans le temps et l’espace qui bouleversent parfois nos problématiques usuelles et aident à tout le moins perfectionner nos outils d’investigation et leur usage. Nous pourrons ainsi mettre en commun notre "droit de trouvaille" qui, selon l’Encyclopédie (1765), "dans les coutumes de la mer, est la part qui appartient à ceux qui ont trouvé ou sauvé des marchandises perdues".
28 octobre 2014,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
"Dutour a enrichi de nouveaux phénomènes et de nouvelles explications ..." (l'abbé Labouderie)
Pierre Crépel
Académie de Lyon
Savez-vous quel est le seul correspondant de l'Académie des sciences qui ait publié des mémoires dans chacun des six premiers volumes des "Sçavans étrangers" (1750-1774) ? Connaissez-vous un fonds d'archives publiques conservant plus d'une centaine de lettres inconnues de ou à Buffon, Lavoisier, Lalande, Monge, D'Alembert, Hauÿ, Nollet, Bézout, Guettard, Guyton de Morveau, etc. ? Imaginez-vous une correspondance suivie sur un demi-siècle avec les plus grands libraires-imprimeurs parisiens des Lumières ? Etes-vous indifférents aux petits cahiers cousus d'écrits scientifiques, datés à l'heure près, avec les conditions atmosphériques, et surchargés de paperoles collées ou épinglées, de minutes de lettres et de réponses de savants prestigieux invitant à recommencer les expériences autrement ? Avez-vous déjà vu un Auvergnat du XVIIIe siècle se donner des consignes en anglais ? Acceptez-vous, sans comprendre, les tourbillons cartésiens ou les mystères de l'attraction newtonienne? Si vous avez répondu non à ces six questions, venez-faire connaissance avec François-Etienne Dutour de Salvert (1711-1789), contrôleur des fermes à Avallon, puis physicien et receveur des tailles à Riom, seigneur de Davayat, de Salvert et de Bellenave, lauréat du prix sur l'aimant à l'Académie (1746), traducteur de Needham, de Jurin et de Symmer, minéralogiste à ses heures, adversaire des franklinistes en électricité, auteur d'expériences et de théories sur la vision, la réflexion, la réfraction, la diffraction, les anneaux colorés, les couleurs accidentelles et la double réfraction du spath d'Islande, sur la capillarité, l'adhésion, la dissolution, la submersion, compatriote de Gilbert Romme, de Jean Ehrard et de Yannick Fonteneau et auteur d'une concordance entre les Evangiles. Venez donc découvrir en preuh-vince la "passionnante banalité des faits"
9 décembre 2014,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
La mystérieuse identité de Marie jeanne Harlay
Françoise Launay
SYRTE
Née entre 1767 et 1770 à Paris, où elle est décédée en 1832, Marie Jeanne Harlay, surnommée « Amelie » fin 1798, est l’une des contributrices célèbres de l’astronomie en France parce qu’elle a réduit « avec autant de dextérité que de courage » des milliers d’observations d’étoiles pour les catalogues de l’astronome Jérôme Lalande, dont elle avait épousé en 1788 le neveu à la mode de Bretagne.
Déjà de son vivant, de fort curieuses informations circulent à son sujet, mais c’est surtout à partir des années 1860 que certaines interrogations s’amplifient quant à ses origines : ne s’agissait-il pas d’une orpheline adoptée par Lalande, voire même de sa fille naturelle ?
La vérité n’est certes pas facile à établir aujourd’hui, après la disparition dans les flammes en 1871 à la fois de tout l’état civil parisien antérieur à 1860, et des minutes de l’étude où son contrat de mariage avait été signé. D’autres documents originaux viennent heureusement au secours des chercheurs opiniâtres que le goût de l’archive anime. Si notre longue quête ne nous a toujours pas livré son extrait de baptême, elle nous a en revanche permis d’établir qui étaient ses parents, donc de savoir dans quel milieu elle avait été élevée, et de découvrir aussi les conditions contractuelles dans lesquelles le couple Michel Jean Jerôme Lefrançois – Marie Jeanne Harlay a travaillé pour Lalande.
6 janvier 2015,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Les archives du Bureau des longitudes et les calculateurs de la Connaissance des temps et du Bureau entre 1795 et 1914 environ
Guy Boistel
Centre François Viète, Université de Nantes
Alors que les archives du Board of Longitude ont permis aux historiens anglais de reconstruire une histoire très précise de la répartition du travail et des tâches au sein du Nautical almanac Office sous la direction de Nevil Maskelyne et de ses successeurs, il n'existait jusqu'à présent aucune étude de l'organisation du service des calculs du Bureau des longitudes français au XIXe siècle. Quelques années de patientes recherches dans les archives du Bureau des longitudes (PV des séances et fonds de l'Instruction publique F17 aux Archives nationales) m'ont permis de restituer une grande partie de cette histoire, qui conduit à identifier les personnages clés et les moments forts de cette aventure humaine et scientifique. La conférence se propose de revenir sur la méthodologie d'exploitation d'archives s'étalant sur plus d'un siècle et sur ce qui a présidé à la structuration d'un "Bureau des calculs" sous la direction de Maurice Loewy dans les années 1870-1880.
27 janvier 2015,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
La correspondance inédite entre le jeune Ampère et son ami Couppier : une forme d'enseignement scientifique mutuel entre deux jeunes bourgeois provinciaux à la fin du XVIIIe siècle
Christine Blondel
CNRS
En 1986 le professeur d'histoire des sciences de l'université de Cornell, L.P. Williams, fait acheter par son université pour la somme de 30 000 $ et dans l'intention de les publier, un ensemble de lettres inédites d'Ampère adressées à l'âge de vingt ans à un autre jeune bourgeois provincial resté inconnu, Jean-Stanislas Couppier. La localisation d'une grande partie des réponses de Couppier à Paris et la remise en ordre des feuillets manuscrits fournit une correspondance active et passive de plus de 300 pages illustrées de nombreux schémas. Cette correspondance traite pour l'essentiel de questions scientifiques (astronomie, mathématiques, physique, sciences naturelles), techniques (machines, moulins à eau,...) et intellectuelles (langue universelle, littérature). Au-delà de l'intérêt concernant la formation intellectuelle d'Ampère, sa préoccupation précoce pour les fondements métaphysiques des savoirs scientifiques et sa recherche de l'unité dans l'ensemble des productions intellectuelles humaines, ces lettres éclairent les pratiques de lectures scientifiques et techniques à la fin du XVIIIe siècle, elles montrent que la richesse des développements scientifiques récents atteint alors une couche étendue de la population française et soulignent encore le rôle majeur de l'Encyclopédie dans cette diffusion. On évoquera également l'édition numérique de cette correspondance à l'intérieur du (futur nouveau) site Ampère.
17 février 2015,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Einstein à Milan
Christian Bracco
Université de Nice-SYRTE
Les années d’Albert Einstein en Italie sont en général résumées à l’année 1895-1896 à Pavie, où sa famille avait établi l’usine de construction d’appareils électriques. Or, de 1896 à 1901, Einstein revient à Milan environ trois mois par an et c’est à travers les lettres qu’il y écrit à son amie Mileva que l’on a quelques indications sur ses questionnements scientifiques (1). Nous établirons qu’il mène ses recherches à la bibliothèque de l’Istituto Lombardo, Accademia di Scienze e Lettere. L’analyse du fonds de cette bibliothèque permet notamment de porter un regard nouveau sur la réorientation, en avril 1901, de sa thèse initiale sur les forces moléculaires. Entre 1899 et 1901, il travaille à Milan avec son ami Michele Besso (2). La branche maternelle de la famille de Michele, peu étudiée, et sur laquelle je donnerai plusieurs détails, permet de mieux appréhender le cadre de leur rencontre. Les correspondances, les registres des bibliothèques, les donations de professeurs et des archives familiales ont été au cœur de ces investigations, comme je l’expliquerai.
(1) J. Stachel, The collected papers of Albert Einstein, vol.1, The early years, 1879-1902, traduit par A. Beck et P. Havas (Princeton, Princeton University Press, 1987) ; J. Renn et R. Schulmann, Albert Einstein, Mileva Mari?: The love letters, translated by S. Smith (Princeton, Princeton University Press, 1992) ; traduction française E. Kaufman, préface F. Balibar (Paris, Seuil, 1993).
(2) P. Speziali 1979, Albert Einstein, Michele Besso : Correspondance : 1903 -1955 (Paris, Herman, 1979).
24 mars 2015,
17h00
Salle du Conseil (Paris)
Toshiko YUASA et ses archives au Japon et en France
Keiko KAWASHIMA
Nagoya Institute of Technology
Lors de l’Année internationale de la chimie, K. Kawashima a présenté une communication intitulée "Deux savants japonais et la famille Curie"; l’un des deux était Toshiko Yuasa (1909-1980), l'une des premières femme japonaise ayant travaillé internationalement dans un domaine scientifique. Boursière du Gouvernement français pendant la Deuxième Guerre mondiale, et disciple de Frédéric Joliot-Curie, elle est rentrée au Japon en 1945. Revenue en France en 1949, elle obtient un poste de chercheur du CNRS. En 1952 elle est professeur à l’Université Ochanomizu, puis de nouveau au CNRS en 1957 où elle est mise en retraite à 65 ans, en 1975. A la fin de janvier 1980, elle est hospitalisée au Centre Henri-Becquerel et décède peu après. Toshiko Yuasa figure parmi la demi-douzaine de femmes japonaises, nées entre 1880 et 1910, ayant pu développer une carrière scientifique et, dans son cas, en France et au Japon. Ses archives, sont conservées pour partie à l’Université d’Ochanomizu de Tokyo et pour partie en France. K. Kawashima évoquera la figure de cette pionnière, un modèle pour les jeunes japonaises que tente une carrière scientifique, en s’appuyant sur les archives figurant dans sa communication de 2011, publiée dans l’actualité chimique de mai 2012.
21 avril 2015,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
‘Incidit in Scyllam cupiens vitare Charybdim’ Pierre Ribaud et les courants dans le Détroit de Messine: une recherche de longue durée (1784-1825)
Rosario Moscheo
Université de Messine
Le focus de mon séminaire est l’aventure (intellectuelle) de l’auteur d’un livre sur les courants particuliers qui caractérisent le Détroit de Messine: une aventure, dont le début datant 1784 se déroule à partir d'une intervention de Jérôme de Lalande auprès du Vice-Consulat français de Messine, par le biais de Jean-Baptiste Lallement. A moment-là Lallement, qui n’était pas un savant, décida de suivre certaines suggestions de Lalande : c’est-à-dire écouter nombre de pilotes, siciliens et calabrais, pour recueillir leurs témoignages sur les phénomènes des courants et dresser ensuite un rapport complet pour Monsieur Lalande
L’opération se révéla impossible. Lallement, tout en reconnaissant les hautes compétences techniques et pratiques des pilotes qu’il avait sollicité, soulignait l’impossibilité de comprendre proprement le sens de leurs témoignages écrits, et de résumer les matériaux recueillis dans un rapport (pour Lalande) exempt de contradictions. Il renonça à achever son rapport et c'est son attaché à Messine, Pierre Ribaud, qui décida lui-même de compléter la recherche; tâche achevée au terme de quatre ans.
Présent à Paris pendant les premières années du XIXe siècle, et stimulé par Lalande, Ribaud décida de divulguer les résultats de ses recherches.
19 mai 2015,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
La correspondance de Cassini I (1625-1712) : un outil en reconstruction et de reconstruction pour une étude du fonctionnement de l'Observatoire de Paris
Dalia Deias
Centre A. Koyré, EHESS
La richesse des archives de l'Observatoire de Paris, acteur clé de la recherche encore aujourd'hui, nous a conduit à baser la thèse en cours sur les lettres de et pour Giovanni Domenico Cassini, un corpus encore en constitution et mis en dialogue avec d'autres manuscrits . Cette correspondance constitue un vaste et riche aperçu du flux savant qui traversait l'Observatoire et l'Académie des Sciences pendant les premières dizaines d'années de leurs fonctionnements.
27 mai 2015,
14h00
Salle de l'Atelier (Paris)
Reading Newton's Mathematical Manuscript / Colin Maclaurin (1698-1746) : de la diversité des archives à une approche biographique
Niccolò Guicciardini / Olivier Bruneau
Université de Bergame / Université de Lorraine, Archives Poincaré
Reading Newton's Mathematical Manuscript :
Thanks to the online publication of Newton’s works promoted by the three branches of the Newton Project, we are now in a position to begin asking questions about the interconnectivity of Newton’s writings in a way that previously would have been impossible. The accessibility in one virtual space of transcriptions and digitized images of manuscripts that are literally scattered around the globe allows an understanding of certain features of Newton’s writing practices and of the stratification and ramification of his work that even the finest print edition would obscure. In my talk I will confine myself to considering the mathematical corpus, a sector of Newton’s work that shows a certain degree of coherence and the importance of which goes without saying. After an introduction devoted to the fate of Newton's manuscripts through the hands of disciples and collectors, recently analyzed by Sarah Dry in a fascinating monograph, my aim will be to highlight some characteristics of this corpus that emerge from a comparison between the printed critical editions vis à vis the recently available online transcriptions and images //
Colin Maclaurin (1698-1746), de la diversité des archives à une approche biographique :
Écrire une biographie intellectuelle d'un savant du XVIIIe siècle qui plus est écossais nécessite une plongée dans les archives et les documents personnels de cet homme. Encore faut-il les trouver ! Nous allons donc, en suivant les différentes étapes de la vie de Maclaurin, découvrir les différents fonds d'archives qui se trouvent en Écosse et plus largement en Europe ! Enfin, nous chercherons, à l'aide des outils d'aujourd'hui et de demain, à voir quels sont les possibles quant à l'exploitation de ce type d'archives.
6 décembre 2013,
10h00
Salle Danjon (Paris)
An Enterprise with Two Purposes: Measurement of Longitude in 17th and 18th Century China
Sun Xiaochun
Institute for the History of Natural Sciences, Chinese Academy of Sciences
By the end of the Ming dynasty, the Jesuit missionaries introduced the concept of geographical longitude to China. The measurement of the longitude was important to the Chinese in two respects: astronomically and geographically. The Chinese astronomers were obliged to predict ominous celestial phenomena such solar and lunar eclipses. The measurement of longitude was necessary for predicting the exact moment of the eclipses at different place. Also it was realized that accurate measurement of longitude and latitude was essential for map making. From 1708 to 1707, the Kangxi Emperor commissioned Jesuit missionaries (most of them French) to survey the empire. The result was an unprecedented work The Complete Atlas the Qing Empire. I will investigate the methods used for measuring the longitude, and the accuracy of the data.
Le séminaire s'inscrit dans le projet 'La précision des mesures et la mobilité des savanus, 16e-19es.', Chaires internationales Blaise Pascal, ENS-Équipe d'histoire de l'astronomie, SYRTE. Voir le site : http://mesures.hpdst.gr
17 décembre 2013,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Autour des manuscrits de Lacaille
Suzanne Débarbat
Syrte
Une visite de l’exposition Lacaille, dans la Grande Galerie et la Salle Picard du Bâtiment Perrault de l’Observatoire de Paris, fournit l’occasion de voir rassemblés des manuscrits originaux, des documents et des instruments de son époque. La chronologie de sa vie est suivie grâce à des tirages transparents de sa célèbre carte d’étoiles du ciel austral.
14 janvier 2014,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
The missing link: Nicolas-Louis de Lacaille (1713-1762) and his Dutch contacts
HUIB J. ZUIDERVAART
Huygens Institute for the History of the Netherlands Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences
Séminaire en anglais
Recently the South-African astronomer Ian Glass published a new book (in English and French) on the life and work of the French astronomer Nicolas-Louis de Lacaille (1713-1762), and an exhibition about him is still on display at the Observatoire de Paris. However, in both the book and the exhibition, no mention has been made of the Lacaille’s contacts in the Dutch Republic and the impact his expedition has made there. In 1751, at the time of his expedition, Lacaille was already well known in the small circle of Dutch astronomers. In the presentation, I will present the story of this missing link, and reveal what happened with an early initiative to coordinate astronomical observations with the intent to obtain a number for the solar parallax, a decade prior to the well-known international Venus-expeditions of 1761 and 1769.
4 mars 2014,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Sur des voyages méridiens en Europe
Suzanne Débarbat
Observatoire de Paris
L'expression voyages méridiens s'applique aux opérations entreprises en Europe de la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Le rôle pionnier de la France dans ce domaine, complémentaire de ceux d'autres pays européens, a conduit - à la fin du XIXe siècle - à l'unification des mesures et du temps.
10 juin 2014,
17h00
Salle du Conseil (Paris)
La correspondance de Johannes Hevelius-Historique et chronologie
Susan KEYES
Attention : heure inhabituelle
Pendant les 327 années depuis le décès de Johannes Hevelius, deux événements ont eu la plus grande portée sur la localisation de sa correspondance et l'état de conservation : l'achat par Joseph-Nicolas Delisle et le pillage par Guglielmo Libri.
La correspondance, acquise par l'Observatoire en 1795 et pillée par Libri au 19ème siècle, se trouve aujourd'hui principalement dans deux établissements: l'Observatoire de Paris et la BnF. Toutefois, on trouve des lettres éparpillées dans plusieurs pays, dispersées dans 43 bibliothèques et musées et dans une collection privée.
Les objectifs de nos recherches étaient d'identifier les lettres soustraites ou perdues et de les localiser afin d'établir la liste chronologique de la correspondance. Nous avons examiné près de 6000 manuscrits et lettres imprimées, ainsi que les archives des autres correspondants.
L'historique des manuscrits depuis le 17ème siècle, les mutilations et la dispersion par Libri, et la méthodologie utilisée pour identifier et dater les lettres seront discutés.
13 novembre 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
1900-1912 : Comment Poincaré se situe-t-il par rapport à la relativité ?
Christian Bracco
Université de Nice
Poincaré s'est intéressé au problème de l'électrodynamique des
corps en mouvement, en premier lieu au travers de ses enseignements à la
Sorbonne. Très tôt, la théorie de Lorentz a eu ses faveurs. En 1900,
Poincaré élargit le principe de relativité galiléen et donne un sens
physique au temps local introduit par Lorentz. Il lève ainsi un paradoxe
de la théorie de Lorentz, qui ne satisfaisait pas au principe de
l'action et de la réaction. En 1905, les lettres de Poincaré à Lorentz,
découvertes par A. Miller, et reproduites dans "La correspondance entre
Henri Poincaré et les physiciens, chimistes et ingénieurs (S. Walter, E.
Bolmont et A. Coret) permettent de comprendre la logique du Mémoire de
Palerme, dans lequel Poincaré introduit la notion de groupe pour définir
le postulat de relativité et lève le paradoxe du modèle d'électron de
Lorentz, qui satisfaisait à ce postulat mais pas aux équations de
Hamilton. Poincaré considèrera alors son travail sur la "nouvelle
mécanique" comme terminé. L'est-il réellement et l'a-t-il même été par
Einstein en 1905? L'analyse bibliométrique d'Yves Gingras montre que ce
n'est pas le cas jusqu'en 1911 (à la suite des travaux sur le tenseur
énergie-impulsion). Si le mémoire de Poincaré n'est pas vraiment compris
des physiciens de l'époque, comme en témoigne la lettre de Lorentz à la
réception du mémoire en 1906, les principaux résultats du Mémoire ont
cependant été largement et rapidement diffusés dans les comptes rendus
de l'académie des sciences. L'occasion me sera ainsi donnée de commenter
le travail de Maurice Crosland sur leur diffusion. Je reviendrai pour
terminer sur les écrits grand public de Poincaré sur la relativité, qui
obéissent à une autre logique (démarche historique et lien à
l'enseignement), et dans lesquels Poincaré ne mentionne aucunement sa
contribution.
18 décembre 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Deux postérités d’Henri Poincaré : l’opportunisme scientifique et le journal d’Aline Boutroux
Laurent Rollet
Laboratoire d’histoire des sciences et de philosophie – Archives Henri Poincaré (Université de Lorraine / CNRS)
En cette année 2012 qui marque le centenaire de la mort d’Henri Poincaré on se propose d’explorer deux documents d’archives qui éclairent de manière originale sa postérité.
Le premier document est un ensemble de lettres et de brouillons concernant le projet de publication du volume 5 de ses œuvres philosophiques dans la Bibliothèque de philosophie scientifique chez Flammarion. Le philosophe Louis Rougier souhaitait proposer aux lecteurs un ensemble de textes philosophiques inédits dans un volume intitulé L’opportunisme scientifique. Devant le refus de la famille le projet fut finalement abandonné et ne vit finalement le jour qu’en 2002.
Le second document est le manuscrit des souvenirs de jeunesse d’Aline Boutroux, la sœur d’Henri Poincaré. Rédigés dans les années 1909-1913, ceux-ci évoquent sa jeunesse à Nancy dans les années 1860-1870 et dressent un portrait vivant et sensible des années de formation du mathématicien. Longtemps resté inédit et réservé au cercle familial, ce récit a cependant été utilisé comme matrice documentaire dans les rares biographies qui ont été consacrées au mathématicien.
L’évocation du devenir de ces deux documents permettra de rendre compte de la double postérité du mathématicien, à la fois philosophique et biographique. Elle donnera aussi à voir l’actualité du personnage et de son œuvre en 2012.
15 janvier 2013,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Le Fonctionnement de l¹Académie royale des sciences au XVIIIe siècle : une nouvelle approche
Marie Jacob
SYRTE
Bien que Jean le Rond D'Alembert n'ait jamais voulu être secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, il y joua durant le siècle des Lumières un rôle incontestable. La mise en perspective de documents conservés aux archives de l'Académie des sciences et de la correspondance de ce savant apporte un éclairage particulier sur le fonctionnement de l'institution. En dehors des querelles scientifiques qui la secouent régulièrement, nous aborderons un autre aspect de la vie de l'Académie : il s'agit, comme nous le dirions aujourd¹hui, d'étudier ses relations extérieures. En s'appuyant sur l'organisation des prix académiques et de la réception de souverains étrangers, nous montrerons comment D'Alembert utilise l'institution pour orienter la recherche en Europe et pour diffuser les Lumières. S'il fait quelques fois fi de la déontologie, il se bat néanmoins pour instituer des règles démocratiques de fonctionnement à l'intérieur de l'institution.
12 février 2013,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Les paysages décrits par Lacaille dans son Journal de voyage dans l’hémisphère Sud (1751-1754)
Suzanne Débarbat
Observatoire de Paris
16 mai 2013,
14h00
Salle rotonde Aile est (Paris)
A la recherche d'Emile Lépissier entre la France, la Chine et le Japon
Tsuko Nakamura et Suzanne Débarbat
Observatoire de Tokyo et Observatoire de Paris
Séance exceptionnelle
Attention : salle rotonde aile est!
Emile Lépissier débute comme astronome à l'Observatoire de Paris à l'époque où, sous Le Verrier, il était à Observatoire impérial. Avec ce dernier, Lépissier détermine, notamment, la différence de longitude entre Le Havre et Paris dont le manuscrit est conservé aux Archives de l'Observatoire ; il en est rendu compte dans différents volumes des Annales de l'Observatoire de Paris de l'époque, où le télégraphe électrique était en développement. Lépissier se rend en Chine pour y observer le passage de Mercure sur le Soleil du 12 novembre 1868. En 1872, il se rend au Japon où il sera le premier européen à enseigner aux étudiants l'astronomie telle qu'elle se développe à l'Ouest, faisant suite à ce qu'il est convenu d'appeler la Révolution Mejii de 1868. Il se trouve au Japon une collection d'Annuaires du Bureau des longitudes de la période 1871-1877 qui pourraient être liée à sa présence. Cette publication semble avoir inspiré celle d'une série japonaise similaire de données scientifiques annuelles qui paraîtra, à partir de 1925, sous le nom de Rika Nenpyo et qui en est, en 2013, à sa 86e année.
S. Débarbat introduira le sujet qui sera présenté par T. Nakamura (en anglais). Des suggestions de recherches en archives sur E. Lépissier seront les bienvenues.
4 juin 2013,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Le journal d’observations de Jean-Dominique Cassini et son intérêt multiple pour l’historien
Guy Picolet
CNRS Centre A. Koyré
Le journal d’observations inauguré par Jean-Dominique Cassini en 1671 et qui a été continué jusqu’à la Révolution par ses successeurs, est l’un des principaux joyaux du patrimoine manuscrit de l’Observatoire de Paris. Si les historiens de l’astronomie et de la météorologie ont reconnu depuis longtemps son intérêt, il s’en faut de beaucoup qu’ils en aient épuisé la richesse, d’autant que celle-ci est loin de se limiter à ces disciplines. C’est pourquoi, tout en se limitant à la période du journal de Cassini lui-même (1671-1712), l’exposé débutera par une présentation générale de cette importante source encore inédite : originaux et copies conservés dudit journal, indications sur son évolution au fil du temps (du point de vue de la présentation, de la langue, des scripteurs, des lacunes, etc.). Il se poursuivra par un essai de typologie des informations qui y sont contenues : informations systématiques (données d’observations astronomiques et météorologiques) et informations non systématiques (précisions sur ses propres travaux, mentions de visites à l’Observatoire royal, indications sur sa correspondance active et passive, sur ses déplacements, sur des évènements familiaux, sur les affaires de l’Observatoire, sur les activités de l’Académie et des académiciens des sciences, etc.). À la lumière de ces informations non systématiques, on soulignera enfin l’intérêt du journal à d’autres fins que l’astronomie et la météorologie, non seulement pour la biographie et les travaux de Cassini lui-même, mais aussi, entre autres, pour l’histoire de l’Observatoire et de l’Académie royale des sciences.
27 juin 2013,
14h00
Salle à préciser (Paris)
Mechanics and Imagination in Ancient Greek Astronomy
James Evans
Puget University
Séminaire exceptionnel
James Evans argumente que la construction de modestes mécaniques pourrait être plus qu'une simple représentation, mais aussi un outil de découverte.
10 novembre 2011,
10h00
Salle du Conseil (Paris)
Bouguer et les archives maritimes
Larrie Ferreiro
Séance exceptionnelle
Larrie Ferreiro nous parlera de Bouguer et des archives maritimes à l'occasion de la récente sortie de son livre "Measure of the Earth": Mesure de la terre. Regards nouveaux sur l'expédition française à l'équateur en 1735.
15 novembre 2011,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Le corpus électronique Henri Poincaré et ses enjeux
Scott WALTER
LHPS - Archives Henri Poincaré, Université de Nancy 2
En 2012 nous fêterons le centenaire de la mort de Henri Poincaré, auteur des célèbres "Méthodes nouvelles de la mécanique céleste" (1892-1899), professeur renommé d'astronomie mathématique et de mécanique céleste (1896-1912), membre du Bureau des longitudes et du Conseil de l'Observatoire national de Paris, et rédacteur en chef du "Bulletin astronomique" (1897-1912). L'année 2012 marquera également la première décennie du corpus électronique Henri Poincaré, nous fournissant l'occasion de faire son bilan scientifique, et, fort de cette expérience, d'imaginer comment mieux intégrer à l'avenir les archives matérielles et virtuelles.
10 janvier 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Une approche "pragmatiste" de la biographie de Poincaré - tirée des Archives.
Gerhard Heinzmann
LHPS - Archives Henri Poincaré, Université de Nancy 2
Cette conférence souligne des éléments non connus ou rapportés d’une manière partiale par les biographes antérieurs de Poincaré. On se demande dans quelle mesure les Archives constituent une plus-value pour la compréhension de son œuvre.
7 février 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
la détermination des longitudes en mer au XVIIIe siècle : enjeu de pouvoir pour l’Académie ?
Marie Jacob
21 février 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Voir l’archive : le projet d’exposition Cassini I à l’Observatoire de Paris (2012)
Suzanne Débarbat, Émilie Kaftan
Syrte, Bibliothèque de l'Observatoire de Paris
Attention ! Changement d'orateur
Ce séminaire introductif et exploratoire se penchera sur les problématiques de sélection d’archives dans la perspective particulière de mise en place d’une exposition. Le cas concret des archives de Cassini I servira de point de départ à la réflexion, à l’occasion de la commémoration du tricentenaire de sa mort qui doit être marquée par une exposition.
1er mars 2012,
11h00
Salle du Conseil (Paris)
Découverte d'un possible portrait de Galileo Galilei
Paolo MOLARO
Osservatorio Astronomico di Trieste - INAF
Attention ! Heure inhabituelle
Galileo Galilei is a key figure in the history of science and culture, and the major artists of his time portrayed him during his lifetime. We know the portraits made by Tintoretto, Furini, Leoni, Passignano and Sustermans and also those - now lost - by Santi di Tito and Ludovico Cigoli. The various pictures of Galileo in the following centuries originate all from these few paintings. We will report the possible serendipitous discovery of a new portrait of Galileo Galilei in his youth. The painting is not signed and the identification is mainly physiognomic obtained from a resemblance to Domenico Tintoretto 's portrait. Galileo looks rather young, at the age of about 20-25 years. Rather interesting, though admittedly quite improbable, is the possibility of a self-portrait whose existence is mentioned in the first biography of Galileo by Salusbury in 1664.
6 mars 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Au sujet de la diversité de la correspondance de Lalande conservée dans les archives de trois universités des Etats-Unis
Simone Dumont
15 mai 2012,
14h00
Salle du Conseil (Paris)
Hommage à Cassini (1712-2012)
Suzanne Débarbat
Observatoire de Paris
Cassini : L'astronome du roi et le satellite - C'est sous ce titre que l'Observatoire de Paris présente une exposition consacrée à l'astronome né à Perinaldo en 1625, invité par Louis XIV à venir, pour quatre ans, se joindre aux astronomes français de la toute nouvelle Académie Royale des Sciences qui avait tenu sa première réunion le 22 décembre 1666. L'un de ses membres, Auzout avait, à propos de la comète de 1665, su convaincre le roi et Colbert de l'intérêt d'une telle institution, assortie de la création d'un observatoire propre à mener des observations de caractère astronomique. Auzout ayant reçu de Cassini en septembre 1668, des tables permettant de déterminer, avec une précision jusqu'alors inégalée, les éclipses des satellites de Jupiter si utiles pour la détermination des longitudes, et les astronomes les ayant contrôlées mettent à leur programme, sur requête de louis XIV et de Colbert, une nouvelle carte du royaume. D'autant que, Huygens, déjà membre de l'Académie depuis sa création, sait faire fabriquer, par l'horloger Thuret à Paris, des horloge à pendule de haute qualité pour fixer l'instant des phénomènes observés. Arrivé à Paris en 1669 et à l'Observatoire en 1671, Cassini choisit, en 1673, de demeurer en France, entreprend une longue série d'observations et de découvertes, notamment dans le Système de Saturne, ce qui explique que le nom de Cassini ait été choisi par la NASA pour l'orbiteur envoyé en 1997 vers ce système. Depuis 2004, ce dernier y gravite, envoyant tant de belles images de cette planète et de ses satellites dont - après le premier dû à Huygens - il a découvert quatre autres en 1671, 1672 et 1684, remarquant également deux zones de couleurs différentes dans son anneau.
19 juin 2012,
10h00
Salle du Conseil (Paris)
Le passage de Vénus 2012 : une occasion internationale de revoir les archives des passages du passé
Suzanne Débarbat, Simone Dumont et Monique Gros
Attention ! Heure inhabituelle
Pour la dernière conférence, Suzanne Débarbat, Simone Dumont et Monique Gros, présenteront Le passage de Vénus 2012 : une occasion internationale de revoir les archives des passages du passé, suite au passage de Vénus du 6 juin et au colloque de Tromso en Norvège.
Les séances reprendront à la rentrée