8 novembre 2022
La diffusion des signaux des horloges atomiques de dernière génération, fonctionnent avec des fréquences très élevées de près de 400 THz, pose des défis nouveaux pour leur comparaison sur des distances continentales et au-delà. Les moyens de transfert de ces signaux par fibre optique permettent une véritable rupture technologique, et trouvent des applications dans les domaines de la métrologie, de la physique fondamentale, de la navigation et de la spectroscopie. Un défi reste d’opérer ces moyens révolutionnaires de façon fiable dans le temps tout en maintenant un très haut niveau de performance.
La revue Physical Review Applied vient de publier un article de la collaboration franco-italienne qui relève ce défi. Cet article montre la réalisation d’une liaison par fibre optique de 1023 km de long entre les instituts nationaux de métrologie en Italie et en France, largement basé sur les infrastructures nationales, REFIMEVE en France et IQB en Italie. Ces infrastructures sont pérennes car elles s’appuient sur la mutualisation du réseau de fibre opéré pour l’éducation et la recherche. En France, c’est RENATER qui permet cet accès à son réseau. C’est la première fois que deux grands réseaux nationaux sont ainsi inter-connectés, permettant subséquemment de connecter tous les utilisateurs raccordés par ces réseaux de fibre.
Mais pour que ces utilisateurs puissent s’appuyer sur ces nouvelles infrastructures, il faut que le service soit disponible dans la durée. Ici, l’équipe franco-italienne montre une durée record d’opération quasi-continue de 4 mois, pendant laquelle la collaboration a comparé les horloges atomiques à Cs, Rb et Yb des instituts de métrologie. Cette durée record de comparaison entre horloges atomique souligne encore le potentiel de cette nouvelle infrastructure pour évaluer les bilans d’incertitude des horloges, caractériser les techniques satellitaires avancées, et développer des échelles de temps optiques.
Cette première intégration des infrastructures métrologiques à fibres optiques des deux pays, France et Italie, qui relient aussi plus d’une vingtaines de laboratoires de recherche et des observatoires du réseau IVS et IGS, fournit un nouvel élan à la communauté des chercheurs européens avec une couche physique sur laquelle de nouvelles recherches peuvent être construites.
Pour en savoir plus :
Lire la publication scientifique : https://journals.aps.org/prapplied/abstract/10.1103/PhysRevApplied.18.054009
Voir le site de refimeve
Visiter les pages de l’Inrim sur IQB :
Visiter les pages de l’équipe Fréquences Optique au SYRTE
Contact : Paul-Eric Pottie
paul-eric(dot)pottie(at)obspm.fr