10 janvier 2016
0.25 milliseconde de degré, c’était la meilleure précision de positionnement des radiosources extragalactiques du premier repère céleste de référence international, l’ICRF1, développé en 1998 à partir d’observations d’interférométrie radio à très longue base, ou VLBI. En 2009, cette précision tombe à 0.04 milliseconde de degré, avec l’ICRF2 : 3414 radiosources dont 295 définissent les axes du repère quasi inertiel avec une stabilité de 10 microsecondes de degré.
On le voit sur l’image ci-dessous : l’ICRF2 possède ses limites. Notamment un fort manque de sources dans l’hémisphère qui rend le repère inhomogène. Notamment aussi un grand nombre de sources, près des deux tiers, qui n’ont qu’une précision médiocre car observées une ou deux fois seulement.
C’est pourquoi depuis 2012, des membres du SYRTE et leurs collègues de divers laboratoires dans le monde, tous impliqués dans la géodésie, l’astrométrie ou la technique VLBI, planchent sur un ICRF3. La publication de ce nouveau repère est prévue pour 2018. Que veut-on pour l’ICRF3 ? Plus de sources, plus précisément positionnées et couvrant plus uniformément les deux hémisphères. Depuis 2012, un vaste programme d’observation mobilise plusieurs réseaux VLBI dont celui du service international IVS : densification de l’hémisphère sud, réobservation de plusieurs milliers de quasars pour affiner leur position, observations à plus hautes fréquences et dans l’optique, acquisition de spectres. Il reste encore du travail : optimiser la stratégie d’analyse VLBI pour obtenir le catalogue le plus précis possible, sélectionner les sources de définition des axes et enfin rattacher au catalogue optique de Gaia, lorsque celui-ci sera disponible. L’ICRF3 devrait être livré en 2018 avec nombre d’enjeux dans tous les domaines liés de près ou de loin à l’astrométrie de très haute précision et dans lequel le SYRTE excelle.
Les participants à ce projet dans le cadre des groupes de travail de l’UAI et de l’IVS sont
Jean Souchay (directeur du centre de produit ICRS de l’IERS),
Sébastien Lambert (responsable des analyses VLBI au centre IVS de Paris),
César Gattano (doctorant, travaille notamment sur la stabilité des radiosources et la stratégie d’analyse VLBI).
Y contribuent également indirectement François Taris et Christophe Barache qui travaillent sur la contrepartie optique de l’ICRF.
Références :
Fey, A. L., Gordon, D., Jacobs, C. S., Ma, C., Gaume, R. A., Arias, E. F., Bianco, G., Boboltz, D. A., Böckmann, S., Böhm, J., Bolotin, S., Charlot, P., Collioud, A., Engelhardt, G., Gipson, J., Gontier, A.-M., Heinkelmann, R., Kurdubov, S., Lambert, S., Lytvyn, S., MacMillan, D. S., Malkin, Z., Nothnagel, A., Ojha, R., Skurikhina, E., Sokolova, J., Souchay, J., Sovers, O. J., Tesmer, V., Titov, O., Wang, G., & Zharov, V. 2015, The second realisation of the International Celestial Reference Frame by very long baseline interferometry, Astron. J., 150, 58
International VLBI Service for Geodesy and Astrometry : http://ivscc.gsfc.nasa.gov